Buddhism and Conscience: the Cittamatra


De  Jean-Marc Vivenza, “Tout est conscience : une voie d’éveil bouddhiste“, Albin Michel, col. Spiritualités vivantes, 2010. « Installée dans sa vision d’un monde hostile, ce qui n’est, d’ailleurs, pas totalement faux car monde entièrement peuplé de consciences antagonistes illusionnées, la conscience individuelle gémit et ploie sous le lourd fardeau de l’effroi. Broyée et attaquée par les ombres fantasmatiques de l’esprit, elle cherche à se construire d’infranchissables barrières, elle veut bâtir de dérisoires frontières et élève, pour satisfaire son besoin de sécurité, des murs qui se révèlent très vite friables et parfaitement perméables. Classant, hiérarchisant et distinguant, la conscience agonise dans ses pauvres limitations, elle emporte, dans cette tragique destination, les mondes irréels qu’elle s’est forgée pièce par pièce, élément par élément. Malheureuse et désemparée, seule avec son angoisse, isolée dans son désespoir, elle étouffe et finit par s’éteindre dans des spasmes terribles. Immergée dans ses douleurs, plongée dans ses brumes inquiétantes, la conscience est rattachée, ce qui lui rend si difficilement supportable son état d’être, à la conscience productrice de pensée distincte, à la conscience déductive qui élabore, par son activité intérieure, par sa cogitation, les idées et les concepts. Sans cesse opérante, elle développe constamment une foule d’objets mentaux qui, par le biais des opérations intellectuelles, occupent l’ensemble de l’espace personnel et étendent leur règne sur la prétendue “réalité” que la fausse conscience considère comme étant sienne. Seule la mort, sans nul doute heureusement, vient mettre un terme, pour un temps plus ou moins bref, à cette rage mentale, à l’irrépressible frénésie de la conscience, à cette vertigineuse folie conceptuelle à la source des passions et de l’illusion. Misère de l’homme, faiblesse de son état, prétention, plus que jamais, dans l’examen de la conscience mentale, apparaît et se dévoile le néant de la créature, le tragique de sa situation, son rien existentiel, sa non-substantialité. »

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